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    Fanny, l'heureux mortel qui près de toi respire

     Sait, à te voir parler et rougir et sourire,

     De quels hôtes divins le ciel est habité.

     La grâce, la candeur, la naïve innocence

     Ont, depuis ton enfance,

     De tout ce qui peut plaire enrichi ta beauté.

     André Chénier –A Fanny (extrait)

      

     

    J’ai composé pour toi ce bouquet printanier

    Embaumé de soleil et de fleurs des prairies ;

    J’arrive te l’offrir et remplir ton panier

    De rameaux de bonheur pour que tu me souries.

     

    De ton cœur, je souhaite être le jardinier

    Qui rassemble les mots en phrases attendries

    Pour savoir les tresser, comme le fit Chénier,

    Et former de ton nom l’or de mes armoiries.

     

    Je voudrais que le vent s’accorde à tes soupirs,

    Que le destin se plie à tes moindres désirs,

    Et que chaque matin l’amour puisse renaître.

     

    Alors, ouvre les bras et daigne recevoir

    Ce modeste présent, cette gerbe champêtre

    Sortie un jour pour toi des pinceaux de Renoir.

     

    Souhaits

    Bouquet de printemps - Augute Renoir

    Fogg Art Museum - Cambridge, Massachusetts

     


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    Le banc

     


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    Nul ne sait pour quelle raison

    Jeanne regarde l'horizon,

    Elle est en habits du dimanche :

    Chapeau de paille et robe blanche.

     

    Elle reste jusqu'à la nuit

    Et, chaque soir, son esprit suit

    Le goéland quand il s'envole ;

    D'aucuns pensent que Jeanne est folle.

     

    Qu'attend-elle ? Est-ce le retour

    De Gael, son premier amour ?

    Il est parti courir le monde

    Et depuis sa peine est profonde.

     

    Ou bien cet homme aux cheveux gris,

    Ce marin que la mer a pris,

    Qui n'a jamais rejoint la terre ?

    Depuis Jeanne n'a plus de père.

     

    Peut-être vient-elle rêver

    Au jour où, pour les retrouver,

    Elle quittera le rivage

    Pour un très long, très long voyage.

     

    Son regard fixe l'horizon,
    Mais nul n'en connaît la raison.


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    L'Angélus a sonné sept heures du matin,

    Un rai blanc se faufile à travers la persienne,

    Pour saluer le jour, la grive musicienne

    Emplit d'une aria l'espace du jardin.

     

    Ma chambrette reçoit juste assez de lumière

    Pour offrir à mes yeux le spectacle incertain

    D'un faisceau lactescent où danse la poussière.

     

    Alors, très lentement, je quitte mon sommeil,

    Et j'ouvre les volets pour qu'entre le soleil.

     

    Est-il plus doux moment qu'une aube printanière ?

     

    Le tableau d'un bébé qui dort paisiblement

    Dans les bras de sa mère, éblouie et ravie

    Par ce petit bout d'homme au printemps de sa vie,

    Est en tout comparable et tout aussi charmant.

     

    Je le regarde et, chaque fois, je m'émerveille

    Quand sans nulle raison — du moins apparemment —

    Un sourire fleurit sur sa lèvre vermeille.

     

    A qui l'adresse-t-il ? Reconnaît-il ta voix ?

    Oh ! regarde, il te serre entre ses petits doigts.

     

     

    Quel merveilleux moment, un enfant qui s'éveille !

     

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    Ce poème est une schaltinienne, forme fixe composée de deux dizains de Lochac, et répondant à des règles de composition très strictes.


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     Autrefois


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