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    Jubilez, jubilons.

    Sommes-nous heureux parce que nous sommes bons,

    ou sommes-nous bons parce que nous sommes heureux?

    Victor Hugo, Les Misérables, t. 2, édition de 1862, p. 643.

     

    Comme chaque dimanche, Anatole est heureux :

    Sur le pas de l’église, il a mis vingt centimes

    Dans la sébile en bois que tend un miséreux

    Car la largesse est l’un de ses plaisirs intimes.

     

    Il a pitié, bien sûr, de tous ces culs-terreux

    Montrant de la laideur, les symptômes ultimes,

    Mais il ne peut rien face à l’état désastreux

    De la société dont ils sont les victimes.

     

    « Ils sont ainsi, mon Dieu, voués à tous les feux »,

    Pense-t-il en son for, « parce que Tu le veux !»,

    Jurant, pour leur salut, qu’il fera des prières.

     

    Non, ne le jugez pas, vous qui lisez ceci,

    Car n’arrive-t-il pas que vous soyez aussi

    Avec votre prochain, murés par des œillères ?


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    Ghislaine, avec ses mots, nous contraint et nous guide

    Pour que nous composions un texte bien solide

    Qui soit, tout à la fois, sérieux et plaisant ;

    Être sous sa férule est un joug apaisant.

     

    Que la phrase soit belle et le style limpide,

    Que l’esprit soit ouvert mais sans être insipide,

    La pureté des vers rendra satisfaisant

    Le petit récit dit par chaque courtisan.

     

    Je crie au monde entier que, tous, on vous vénère,

    Le troubadour au sud, dans le nord le trouvère,

    Chacun, à ses écrits, apporte tous ses soins.

     

    Mais vous vous demandez pourquoi je vous encense ?

    Pour que vous m’accordiez, pardi, quelques bons points !

    A dix, je gagnerais enfin ma récompense…

     

    Peut-être... si j’avais quelque trente ans de moins !    


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    Je devais avoir quinze ou seize ans la première fois que mon père m’a laissé l’accompagner en safari.

    Quelques jours auparavant, Akuku, le chef du village proche de notre ferme, était venu solliciter son aide car un lion rôdait dans les parages...     

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     Cette belle Demoiselle

    Avec sa robe en dentelles,

    A l’abri sous son ombrelle,

    Comment s’appelle-t-elle ?

    Isabelle ou Christelle ?

     

     

    Illustration due au pinceau de  Claude Monet.


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    Oh ! laisse-moi, Ma Mie, un peu te cajoler, 

    L’espace d’un instant, viens, suis-moi, je t’emmène 

    Au royaume des vers, sur cette cantilène, 

    Papillons de douceurs, tout prêts à s’envoler. 

     

    Je veux mettre à ton cou des perles de tendresse, 

    Sur ton corps un brocart broché de fils d’amour, 

    Oh oui, j’aimerais tant, si j’étais troubadour, 

    Que le vent de mes mots te grise et te caresse ! 

     

    Je te dessinerai, juste du bout des doigts, 

    Humerai ton parfum et t’apprendrai par cœur, 

    Je boirai dans tes yeux l’indicible liqueur, 

    Écouterai le son suave de ta voix. 

     

    Viens, je te conduirai sur le chemin qui mène 

    Jusqu’au pays de Tendre où tout est ravissant, 

    Et là-bas nous vivrons notre rêve innocent : 

    Je serai ton poète et tu seras ma Reine.


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