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    L'inspecteur Ducoin ne savait plus à quel saint se vouer. Cela faisait cinq jours et cinq nuits qu'il essayait, en vain, avec l'aide de son équipe, de décoder un message étrange.

    Il avait tenté de percer le mystère en utilisant les méthodes de cryptage les plus sophistiquées: le chiffre de César, les alphabets désordonnés ou encore

    le chiffre affine en passant par le chiffrement de Playfair, de Hill, de Vigenère, etc. Rien à faire, le code résistait à toutes les tentatives. Il en était au point où il regrettait de ne plus disposer de la célèbre machine de Turing.

    Tout avait commencé à l'occasion d'un contrôle de routine. Un individu, P*R*, en apparence "ordinaire" avait été trouvé en possession d'un bout de papier où étaient inscrits quelques mots de prime abord anodins. Mais ces mots n'avaient aucun rapport les uns avec les autres ; ils ne formaient pas une phrase, tout au moins compréhensible. Dans la période troublée actuelle, l'agent de sécurité avait tout de suite pensé à un document chiffré préparatoire à un attentat terroriste. L'individu avait été immédiatement arrêté, emmené au poste et interrogé. Évidemment, le prévenu déclarait ne rien savoir et clamait son innocence.  Il avait, disait-il, trouvé ce papier abandonné sur la table d'un bar où il avait pris un café. Mais on ne la fait pas à l'inspecteur Ducoin, et celui-ci avait immédiatement prévenu le commissaire, qui avait mis le préfet au courant, et puis ensuite le ministre qui avait exigé que l'affaire fut réglée rapidement et dans le plus grand secret.

    Les enquêteurs avaient rapidement cerné le profil du suspect. Dumalin avait découvert que le frère de P*R* était allé en voyage de noces à Beyrouth en 1964. Or un autre enquêteur avait fait un rapprochement significatif entre la cousine d'une amie intime de P*R* et une étudiante iranienne à qui elle donnait régulièrement des leçons de français. L'affaire sentait donc le roussi.

    Face à l'urgence et reconnaissant son incapacité, l'inspecteur Ducoin demanda au quai d'Orsay l'autorisation de transmettre le texte litigieux à la CIA.

    C'est ainsi que Washington reçut la liste de mots suivante : " défi ghislaine avenant milieu rigide mairie vivre reporter prier quitter ou 5 U".

    Aux dernières nouvelles, le président Donald Trump a contacté Vladimir Poutine et l'empereur Akihito afin d'obtenir l'aide du KGB et du Naichō pour résoudre cette nouvelle affaire Enigma.    


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    C'est un endroit charmant,  un petit parc tranquille,

    Un écrin de verdure où chantent les oiseaux,

    En son centre un bassin fait cascader ses eaux,

    Il est une oasis au milieu de la ville.

     

    "Larguez le perroquet, hissez les cacatois !"

    Un gamin s'imagine être le chef de hune,

    La petite fontaine est la mer de fortune

    Où vogue son bateau fait de deux bouts de bois.

     

    Tout près de là, juché sur un socle de pierre,

    Un poilu dont le bronze est couleur vert-de-gris

    Regarde le garçon ; au fond de ses yeux gris,

    Il songe à ce bambin dont il était le père.

     

    Plus loin, un chérubin pousse des cris joyeux,

    Il court sous le regard attendri de sa mère

    Assise sur un banc auprès d'une commère

    Qui se plaint que l'enfant perturbe trop les lieux.

     

    Complice, un marronnier protège de son ombre

    Les tout premiers émois d'un couple d'amoureux,

    Qui, pour cacher le feu de leurs désirs fiévreux,

    Se sont réfugiés dans ce petit nid sombre.

     

    Et régulièrement, du carillon voisin

    Tombe en gouttes le son des heures qui s'écoulent,

    Interrompant le chœur des pigeons qui roucoulent

    Et se pavanent, fiers, alentour du bassin.


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    Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !

    Je ne sais quel écho par toi m’est apporté

    Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,

    Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.

     

    Louise Michel - (Hirondelle, extrait)

     

    En rêve, j'ai suivi le vol d'une hirondelle,

    Elle rasait le sol ou grimpait en chandelle,

    Puis il en vint une autre, et puis une autre encor,

    Et bientôt on les vit former une escadrille

    Qui dansait un ballet : on eût dit un quadrille ;

    Les oiseaux se croisaient et repartaient en vrille,

    Descendaient en piqué, puis remontaient d'essor.

     

    J'avais l'impression qu'il me poussait des ailes,

    Je prenais mon élan, m'envolais avec elles,

    Je voulais, comme Icare, approcher du soleil,

    M'élever haut, très haut, au-dessus de la Terre,

    Atteindre le Zénith, dépasser l'exosphère.

    Non, je ne craignais point l'espace délétère

    Mais redoutais surtout le moment du réveil.


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    Tes yeux sont un grand lac où se mire la lune

    Et scintille un essaim de paillettes d'argent,

    J'ai connu le bonheur d'atteindre, en y plongeant,

    Le rivage d'Amour qui borde leur lagune.

     

    Quand je sens m'effleurer la caresse du vent,

    Doux zéphyr parfumé de l'air que tu respires,

    Même les souverains des plus riches empires

    N'ont jamais éprouvé sentiment si puissant.

     

    Pareil à l'albatros sacré de Baudelaire,

    Porté par ton regard, je survole les flots

    Qu’éclaboussent mes vers de poussières de mots

    Mais suis si maladroit quand je me pose à terre !

     

    La mer peut s'assécher, le ciel peut s'obscurcir,

    Dans le lac de tes yeux, je veux vivre et mourir.


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         Mon baiser,

    Le veux-tu ? Rien qu'un Chérie,

    Un tout petit, je t'en prie,

    Oui, rien qu'un seul, juste pour

    Te donner le goût d'Amour.

     

       Ce baiser,

    Qui semble être peu de chose,

    Friandise que je pose

    Sur tes lèvres tendrement,

    Il te fait presque un serment.

     

        Un baiser,

    C'est une brise légère

    Qui te susurre « J'espère »,

    Un frôlement de Zéphyr

    Qui caresse et fait frémir.

     

        Un baiser,

    Soyeux comme un duvet d'ange,

    Détient un pouvoir étrange :

    Il te fait fermer les yeux

    Et t'élève jusqu'aux cieux.

     

        Ce baiser,

    Laisse-le, ma douce Reine,

    Effleurer ta bouche, à peine...

    Et si tu sens un frisson,

    Nous en ferons la moisson.

     

        Un baiser,

    Un seul, c'est trop peu de chose,

    Folie à Raison s'oppose,

    Pourquoi rester sage ? Alors

    Viens, je couvrirai ton corps

       De baisers !


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