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Retrouvailles
La scène se passe à l’auberge de Meung, célèbre pour avoir été le témoin de la première rencontre de d’Artagnan avec Rochefort et Milady de Winter.
Cyrano y est attablé quand entrent deux jeunes gens, bruyants et hâbleurs.
Passant devant Cyrano, l’un d’eux s’exclame :
Avez-vous vu ce nez ? Mon Dieu, quel appendice !
Avoir un tel museau doit être un vrai supplice.
Il doit troubler la vue et capter des odeurs
Que, seul, il est idoine à saisir les saveurs ;
Oui, mais il doit aussi créer quelque dommage
Car il trempe dedans à l’heure du potage !
Cyrano
Qu’avez-vous dit, Monsieur ? Ai-je bien entendu ?
Pour bien moins que cela, j’ai déjà pourfendu
Des cuistres impudents qui m’avaient fait offense,
Je devrais vous tancer pour votre impertinence.
Je veux bien, cette fois, oublier vos propos
Qui pourront vous servir dans d’infâmes tripots
Où, plus qu’assurément, ils seront à leur place
Quand vous vous vautrerez parmi la populace.
Le jeune homme
(à son compagnon)
Compagnon, entends-tu ce que dit ce maraud ?
Me faire un tel affront mérite l’échafaud !
Donnons à ce faquin la leçon qu’il mérite…
Cyrano
Holà, jeune imprudent, n’allez donc pas si vite,
Car vous n’êtes que deux, c’est fort insuffisant !
Et battre des enfants serait peu reluisant ;
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
(il me semble déjà connaître cette histoire !)
Pour bien faire, il faudrait que vous soyez à dix…
Mais cessons, s’il-vous-plaît, tous ces salmigondis.
Allons, excusez-vous, car parfois il faut mettre
Un peu d’eau dans son vin…
Le jeune homme
Et devenir un traître !
Cyrano
Vous vous épargneriez ainsi bien des douleurs
Et dans votre famille, éviteriez des pleurs…
Le jeune homme
Jamais !
Cyrano
Alors, gagnons la cour de cette auberge
Et là je vous ferai goûter à ma flamberge ;
Ne pouvant supporter des insultes pareilles,
Je vais devoir, Monsieur, écourter vos oreilles !
Mais avant le combat, dites-moi votre nom
Le jeune homme
A quoi peut vous servir de connaître mon nom ?
Je suis Raoul, le fils du comte de la Fère.
Cyrano
Bragelonne ! C’est vous ? Athos est votre père ?
Raoul
Quoi ! Vous nous connaissez ?
Cyrano
Oh ! depuis très longtemps !
Nous avions tous les deux des projets importants,
Chacun de nous avait grande soif d’aventures,
Mais ne sommes pas nés des mêmes signatures,
Pour vous ce fut Dumas, pour moi, ce fut Rostand.
Et notre renommée a traversé le temps.
Eh ! dis-moi, ton ami sort aussi d’une histoire ?
Raoul
Oui, bien évidemment. Vous n’allez pas me croire :
Le fils de Lagardère, un enfant de Féval !
Épilogue
Vous qui lisez ceci, trouvez-vous ça normal
D’avoir fondu dans mon creuset ces personnages ?
J‘entends Fabrice qui me dit : « tu déménages !»
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Commentaires
En ce qui me concerne, je trouve cela super, Edgard !
Bonne semaine !
Merci Colette. Bonne semaine à toi aussi.