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Un oiseau de mauvais augure
Je lisais mon journal, dans la salle d'attente,
Espérant que mon train n'ait pas trop de retard,
Quand un vieillard me dit, venu de nulle part,
D'une voix mal à l'aise, et même chevrotante :
« Le monde est bien malade et les hommes sont fous !
Mon fils, continua ce savant philosophe,
Sais-tu que tu vas droit vers une catastrophe ?
Et toi, pauvre inconscient, toi, tu t'en contrefous ! »
« Non, ne fais pas l'autruche ! Ouvre les yeux, regarde :
Oui, tout part de travers à mon grand désespoir,
Que ça te plaise ou non, je crois que mon devoir
Est de te prévenir et de te mettre en garde. »
« Avant la fin du siècle, au rythme où vous croissez,
Vous serez huit milliards — et plus — sur la planète
(Sauf si quelque conflit vient faire place nette !)
Le produit des moissons, en aurez-vous assez ? »
« Après avoir mangé de Gaïa, sa richesse,
Survivre vous fera vous entre-dévorer,
Mais il sera trop tard pour vous remémorer
Qu'il eût fallu plus tôt cultiver la sagesse. »
Heureusement mon train est enfin arrivé,
J'ai laissé cet oiseau de trop mauvais augure
Et ces mots dont, comme chacun, je n'avais cure,
Car ainsi, son problème, il était esquivé.
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Commentaires
Tu n'es pas un oiseau de mauvaise augure Ed, car je crois que ce que tu décris beaucoup y pense et notre planète va très mal cela n'est un secret pour personne.
On si habitué à notre en toute chose qu'on oublie de la protéger notre terre !
Et pourtant quelques gestes simple le pourraient......J'essaie de faire au mieux...
Merci Ed pour cette entrevue sur un quai de gare qui donne bien matière à méditer !
Puisse ton oiseau de mauvais augure, apporter un peu de sagesse.....
Merci Ed......