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Une poétesse m'a dédié ce sonnet :
Une fleur dans la brume,
Rose sable et vermeil,
Rouge sous le soleil,
Blanche en robe d’écume
D’un rêve se parfume
À l’aube de l’éveil
Éloignant le sommeil
En un souffle de plume.
Dans l’azur mordoré
De ce rêve auroré,
J’ai su les douces fièvres,
Le délice sucré
Au nectar adoré,
De tes lèvres.
Qu'elle accepte ce rondeau pour réponse :
Pour elle
Je bois tes mots, ô divine liqueur,
Et je m’enivre au souffle de ta plume
Pour oublier le mal qui me consume :
Oui, ton poème a réchauffé mon cœur.
Par ton sonnet, perlé de ta douceur,
Dans ma tristesse, une étoile s’allume ;
Je bois tes mots, ô divine liqueur,
Et je m’enivre au souffle de ta plume.
Tes vers si beaux, je les connais par cœur,
Et chaque soir, quand l’horizon s’embrume,
Je les relis pour chasser l’amertume
De ton absence et calmer ma douleur ;
Je bois tes mots, ô divine liqueur,
Et je m’enivre au souffle de ta plume.
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Où t'en vas-tu ruisseau ? Dis-moi pour quel voyage
Coules-tu si paisible en bordure du champ ;
Ton léger clapotis murmure un joli chant...
Mon Dieu, que j'aimerais comprendre ton langage.Les arbres dénudés se mirent dans tes eaux
Et de hauts peupliers s'alignent en cortège
Tandis que les labours s'endorment sous la neige
Et que le vent glacial fait taire les oiseaux.Je t'en prie, ô ruisseau, je serai bon élève,
Apprends-moi la rivière où tu vas te verser,
Et quand tu seras mer, quels flots vont te bercer ?
Car là-bas, beau ruisseau, je veux te suivre en rêve.
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Ton souvenir, ma Mie, habite mes pensées,
Je revis chaque instant de nos amours passées,
Quand souffle le zéphyr, c'est ta voix que j'entends,
Elle fait naître en moi des éclats de printemps.
Quand bientôt, tu viendras, l'aura de ta présence
Brisera le néant d'une trop longue absence,
Lors nous irons au bois. Cachés sous les rameaux,
Mes mains te parleront beaucoup mieux que des mots
Et je te coucherai sur un lit de verdure ;
J'implorerai le ciel pour que ce moment dure
Toute l'éternité quand mes doigts froisseront
Le tissu de ta robe, épousant ton sein rond,
Ce trésor doux et chaud que m'offre ton corsage ;
Mes baisers, sur ton corps, partiront en voyage
Redécouvrir ton être, et pour les goûter mieux,
Alors, pudiquement, tu fermeras les yeux.
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Mes printemps sont finis et je compte en automnes
Le temps qui me sépare encor des froids hivers
Où, même dans la nuit, les yeux sont grands ouverts
Et l’oreille attentive aux heures monotones.
Lorsque, telle une enfant qui veut vaincre sa peur,
Tu recherches mes bras, que tu t’y pelotonnes,
Mon verbe vivre, alors, se conjugue en couleur.
Qu’importent les saisons et qu’importent les rides,
Quand tes yeux dans mes yeux se glissent en douceur,
Que ta main dans la mienne instille sa chaleur,
Les soucis quotidiens nous laissent impavides.
Paix et sérénité règnent dans mon esprit,
Car depuis que je sais que c’est toi qui me guides,
Je vois sur mon chemin la neige qui fleurit.
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« Le meilleur moment de l'amour,
c'est quand on monte l'escalier. »
(Extrait d'une lettre que Sacha Guitry a écrite
le 10 octobre 1913 à son ami Paul Roulier-Davenel)
Une cour, un escalier
Couvert de géranium-lierre,
Un tout petit banc de pierre,
Et tout là-haut, un palier...
Elle s'appelait Suzette.
C'était un mardi, je crois,
Et pour la première fois,
Nous allions dans sa chambrette.
Devant mes yeux ébaudis,
éblouis par sa démarche,
Elle montait chaque marche
Conduisant au paradis.
Elle balançait les hanches ;
Lorsque je levais les yeux
Je découvrais le précieux
Trésor de ses cuisses blanches.
Et j'imaginais déjà,
Mignonne petite chose,
Son beau corps lascif et rose,
Nu sur le satin du drap.
Et qu'elle voulait sans cesse
Me couvrir de ses baisers
Passionnés, brûlants, osés
Me grisant jusqu'à l'ivresse.
Jamais je n'ai raconté
Comment finit notre idylle :
De Suzon, le domicile
était fort mal abrité.
On voyait même la lune
Par les fentes du plafond,
Des souris couraient au fond
D'un pauvre lit de fortune.
L'endroit n'étant pas chauffé,
Coquin de sort, la coquette,
Pour éviter la "grippette"
Ne m'a donné qu'un café !
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