• La Femme au Perroquet

    La Femme au Perroquet

    Avertissement :

     

     

     

     

     

     

     

    Monsieur le Président, Je plaide non coupable !

    Je peux vous l’assurer, Ghislaine est incapable

    D’avoir manigancé le moindre guet-apens

    Tous les fous de défis, tous les participants

    Vous le confirmeront : elle n’est que distraite !

    Mais faut-il pour autant la mettre à la retraite ?

    Monsieur le Président, avant de la punir

    D’une peine sévère, il nous faut réfléchir.

    Non, cette sanction serait bien trop cruelle

    Car depuis bien longtemps, de façon rituelle,

    Et même avec courage, elle lit nos récits,

    Complimente ou nous fait des reproches précis

    Avec tact et pudeur, jamais ne nous bouscule,

    Poussant l’exactitude à la moindre virgule.

    Monsieur le Président, je plaide en sa faveur,

    Acquittez ma cliente, elle a vraiment bon cœur.

     

     

    Oh ! bien sûr, je ne risque pas d’être couronné de lauriers si je propose ce court poème au concours de l’académie Goncourt, aussi me suis-je contenté de le soumettre au 60e défi de Ghislaine, illustré par une reproduction d’une courtisane quelque peu dénudée : « La Femme au Perroquet » de Gustave Courbet.

    Et tant pis si mon audace déclenche chez Ghislaine les signes avant-coureurs de son terrible courroux. Je prends mon courage à deux mains et j’en cours le risque !

    J’espère toutefois que les autres participants au défi en cours viendront à mon secours. A toutes et tous, merci d’avance.

     

    La Femme au Perroquet

     

    Gustave Courbet

    Oh ! Dis-moi, mon Coco, que je suis sans pareille,

    Que nulle ne possède un aussi joli sein,

    Ni la femme dormant, ni celle qui sommeille,

    Ni même aucun des nus de Nicolas Poussin.

     

    Mais je dois t’avouer qu’il m’est très difficile

    De m’exposer ainsi chez les Américains :

    Je souffre mille morts  quand ils viennent en file

    Débiter leurs lazzis et leurs propos mesquins.

     

    Si pour eux l’œuvre d’art se résume à des soupes

    En boîtes qu’au MoMA ,  propose Andy Warhol

    Et si, face à nos nus, ils ne voient que des croupes,

    Comment pourrais-je encor garder mon self-control ?

     

    Vraiment, je n’en peux plus, il faut que cela cesse,

    La situation s’aggrave à chaque instant ;

    Il entre dans mon cœur une immense tristesse

    Mais je ne perdrai pas courage pour autant.

     

    Mon aspect détendu n’est que fausse apparence,

    Je ne supporte plus le moindre quolibet

    Et mon rêve secret, c’est de revoir la France

    Où je me suis offerte à Gustave Courbet.

     

     

    Notes complémentaires :

     

    La peinture « La Femme au Perroquet », de Gustave Courbet, est exposée au Metropolitan Museum of Art de New York ;

     

    La « Femme nue dormant près du ruisseau », aussi de Courbet, est au Detroit Institute of Arts à Detroit ;    (Voir)

     

    La peinture « Le Sommeil » (aussi appelée « Les Deux Amies » ou « Paresse et Luxure », toujours de Courbet, est au  Petit Palais à Paris ;  (Voir)

     

    « Les canettes de Soupe Campbell » (Campbell’s soup Cans) sont visibles au MoMA, (The Museum Of Modern Art) à New York (Voir)

     

    Quant aux nus de Poussin, vous avez l’embarras du choix !

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 10 Avril 2018 à 21:49

    Que voilà une participation magistrale, ou l'art de faire de l'art en partant de l'art sans faire sa tête de lard (quoique...) mais en accrochant le lecteur avec un plaidoyer qui, j'en suis certain, ne saura QUE ravir la maîtresse de cérémonie de ce 60ème défi. Ghislaine a beaucoup d'humour, elle saura apprécier ton talent à sa juste valeur, et point de courroux de sa part (Oh ! Je m'avance peut-être un peu vite, mais j'en suis quasiment sûr).

    J'aime vraiment beaucoup cette façon autant poétique qu'élégante de nous faire parler ainsi "La Femme au Perroquet". Courbet doit apprécier, de là où il est.

    J'ai vu "Le Sommeil" à Paris, mais n'ayant pas encore foulé le sol américain, il me reste encore les autres à découvrir. En attendant, je me contenterai des photos.

    Bravo, poète !

    Fabrice

      • Ed.
        Mercredi 11 Avril 2018 à 10:27

        Bonjour Fabrice,

        En ce qui concerne le perroquet, je ne pourrais garantir qu'il s'appelait Coco. Nous dirons que c'est une licence poétique !

        A bientôt.

    2
    Mercredi 11 Avril 2018 à 16:43

    Point de sanction pour toi Edgard, Mon Ami Fabrice a bien raison ........

    Jamais je ne mords ni ne crie a la cantonade les erreurs ou fautes, puisque je suis l'étourdie de service............

    Par ailleurs, beaucoup de félicitations sur ce..ces textes rendus dans des temps plus que parfaits , et relevés avec brio mon cher Edgard.

    Merci aussi pour ces précisions sur les oeuvres. J'apprécie les peintures et l'art en général.

    Si quelques déviances je devais m'attribuer, je te prends pour avocat, tu plaides bien je trouve En résumé point de laurier quand même mais un grand merci pour ces lignes que j'ai vraiment aimé et la note d'humour ne me déplaît pas du tout .......

    Cher écrivain, merci encore...........

      • Jeudi 12 Avril 2018 à 10:21

        Ce fut un plaisir, chère Ghislaine.

    3
    Vendredi 13 Avril 2018 à 22:30
    colettedc

    Oh ! Quelle participation extra et amusante, Edgard ! Ah ! Point de risques désastreux de ce genre avec Ghislaine car, elle est pleine d'humour elle-même ! Bravo et bonne fin de ce jour !

      • Ed.
        Samedi 14 Avril 2018 à 08:50

        Bonjour Colette,

        Non, pas de risque avec Ghislaine, mais il fallait que je place le mot "courroux", alors...

        Bon week-end.

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