-
Juillet
Juillet nous ouvre en grand les portes des beaux jours,
Dispensant sa chaleur si propice aux amours.
Viens, suivons le sentier qui longe la rivière
Je connais un endroit, une douce clairière,
Où nous profiterons de la fraîcheur du soir.
Et là-bas, nous pourrons peut-être apercevoir
Une grive des bois dont le chant est superbe ;
Là, de gentils lapins batifolent dans l'herbe,
Ils feront s'envoler cinq ou six papillons
Qui traceront dans l'air de jolis tourbillons.
Oh ! regarde, un renard ! Vois, il rentre bredouille,
Entre les dents, il tient une pauvre grenouille ;
Lui, ce maître chasseur que l'on dit si finaud,
Revient à son terrier honteux et tout penaud
D'apporter aujourd'hui si peu de nourriture
Pour apaiser la faim de sa progéniture.
Sous un arbuste, un merle au beau plumage noir
Gratte nerveusement la terre avec l'espoir
D'y trouver un ver blanc, une larve, un insecte
Que, très adroitement, dans son bec, il collecte.
Et puis, si tu le veux, lorsque viendra la nuit,
Quand le calme du soir étouffera le bruit,
Nous irons au sous-bois, nous coucher sur la mousse,
Tu verras qu'à ton corps, elle sera bien douce
Quand nous assisterons au lever de Vénus ;
Je te raconterai pourquoi meurt Actarus1
Et tes yeux seront ceux d'une petite fille
Quand tu t'endormiras, sous ce ciel qui scintille
Des feux doux et tremblants de mille diamants.
Les dieux sont bienveillants, toujours, pour les amants.
------------------------------------------------------------------------------------
1 Arcturus est une étoile en fin de vie située dans la constellation du Bouvier. Son diamètre est vingt fois celui de notre Soleil.
-
Commentaires
Merci Ghislaine,
J'ai dû me torturer les méninges pour arriver à introduire "penaud" dans ce poème. Merci à maître Goupil !
Cela dit, dans ma clairière, la température est très supportable, tu sais, et l'on peut toujours se rafraîchir en se trempant (les pieds) dans la rivière. Je n'entrerai pas dans les détails pour le reste...
A bientôt,
Ed.
Bonsoir Edgard,
Comme toujours, tu manies avec aisance la technique tout en parvenant à merveille à nous raconter une histoire, à dresser une ambiance, à peindre un tableau au fil des rimes, à susciter l'émotion chez le lecteur. Juillet doit sourire de plaisir en lisant la manière dont tu lui a fait honneur.
Désolé d'avoir été muet un temps... Peut-être que je donnerai un peu de la voix de la plume au cours de cet été
À tout bientôt, l'ami.
Fabrice
-
Vendredi 13 Juillet 2018 à 16:20
Merci Fabrice,
Je ne sais si j'ai fait sourire Juillet mais, ce qui est certain, c'est qu'il a eu chaud !
Ne sois pas désolé de ton silence ; l'important est que tu ailles bien et que tu nous régales de si beaux vers.
A bientôt,
Ed.
-
Votre poésie efface totalement le défi imposé et «la technique » choisie
Nous pouvons songer avec bonheur à la fraîcheur de ce sous bois
Bravo-
Vendredi 13 Juillet 2018 à 16:15
Merci de vous être arrêtée sur mes mots.
-
Ajouter un commentaire
Que c'est joli Edgard ce poeme , si doux, si ludique en même temps, avec une belle référence à "" actarus"" Merci car je ne connaissais pas du tout........
Elle doit être bien belle ta clairière............Mais pas en ces grosses chaleurs..........
Merci beaucoup poour cette belle participation, si agréable à lire et si imagée.........
Bises amicales