• En montant l'escalier (en heptasyllabes)

     

                      « Le meilleur moment de l'amour, 

                         c'est quand on monte l'escalier. »

                                   (Extrait d'une lettre que Sacha Guitry a écrite

                                    le 10 octobre 1913 à son ami Paul Roulier-Davenel) 

     

    Une cour, un escalier

    Couvert de géranium-lierre,

    Un tout petit banc de pierre,

    Et tout là-haut, un palier...

     

    Elle s'appelait Suzette.

    C'était un mardi, je crois,

    Et pour la première fois,

    Nous allions dans sa chambrette.

     

    Devant mes yeux ébaudis,

    éblouis par sa démarche,

    Elle montait chaque marche

    Conduisant au paradis.

     

    Elle balançait les hanches ;

    Lorsque je levais les yeux

    Je découvrais le précieux

    Trésor de ses cuisses blanches.

     

    Et j'imaginais déjà,

    Mignonne petite chose,

    Son beau corps lascif et rose,

    Nu sur le satin du drap. 

     

    Et qu'elle voulait sans cesse

    Me couvrir de ses baisers

    Passionnés, brûlants, osés

    Me grisant jusqu'à l'ivresse.

     

    Jamais je n'ai raconté

    Comment finit notre idylle :

    De Suzon, le domicile

    était fort mal abrité.

     

    On voyait même la lune

    Par les fentes du plafond,

    Des souris couraient au fond

    D'un pauvre lit de fortune.

     

    L'endroit n'étant pas chauffé,

    Coquin de sort, la coquette,

    Pour éviter la "grippette"

    Ne m'a donné qu'un café !    


  • Commentaires

    1
    Mardi 1er Octobre 2019 à 17:26
    Que voila un poème qui en dit long sans en dire trop. On en reste imaginatif de la fin...Sauf si ce n'était qu'une belle de nuit d'un soir...
    Merci Éd de ces jolis mots sensuels
      • Ed
        Mercredi 2 Octobre 2019 à 18:30

        Merci Ghislaine,

         

        Ce qui se passera ensuite ? Rimbaud l'a dit mieux que moi...

        ...

        « Un petit baiser, comme une folle araignée,
        Te courra par le cou…

         

        Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,
        – Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
        – Qui voyage beaucoup…  »

         

        Rimbaud, 7 octobre 1870

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