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Depuis quelque temps ma voisine
Fait souvent entrer le facteur,
Et ce n'est pas dans la cuisine
Qu'elle reçoit son visiteur !
En voudrait-elle à sa sacoche ?
C'est sûr, y'a anguille sous roche !
Je vins derrière son volet,
(J'étais à peine à quelques mètres)
Voulant savoir ce que voulait
D'elle cet adepte des lettres...
C'est là que je fus convaincu
Que mon voisin était... cocu !
Alors, pouvais-je ne rien dire,
Ménager la chèvre et le chou,
Garder ce secret, ou bien pire,
Dissimuler à son époux
Son infortune, car me taire
Encourageait cet adultère ?
J'attribuais à son mari
Toutes les qualités d'un ange
Et pensais qu'il serait marri ;
Fameuse erreur car, chose étrange,
Il rigola : notre gaillard
S'en tamponnait le coquillard !
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Jubilez, jubilons.
Sommes-nous heureux parce que nous sommes bons,
ou sommes-nous bons parce que nous sommes heureux?
Victor Hugo, Les Misérables, t. 2, édition de 1862, p. 643.
Comme chaque dimanche, Anatole est heureux :
Sur le pas de l’église, il a mis vingt centimes
Dans la sébile en bois que tend un miséreux
Car la largesse est l’un de ses plaisirs intimes.
Il a pitié, bien sûr, de tous ces culs-terreux
Montrant de la laideur, les symptômes ultimes,
Mais il ne peut rien face à l’état désastreux
De la société dont ils sont les victimes.
« Ils sont ainsi, mon Dieu, voués à tous les feux »,
Pense-t-il en son for, « parce que Tu le veux !»,
Jurant, pour leur salut, qu’il fera des prières.
Non, ne le jugez pas, vous qui lisez ceci,
Car n’arrive-t-il pas que vous soyez aussi
Avec votre prochain, murés par des œillères ?
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