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Oyez ! Je vais vous raconter
Les aventures de Gribouille ;
Ou plutôt je vais les chanter
Pour éviter que je bafouille.
Gribouille avait très peur de l’eau,
« L’eau, disait-elle, oh oui, ça mouille ! »
Vous voyez d’ici le tableau
Car Gribouille est une grenouille !
Un jour vint à passer par là
Un rat noir comme de la houille
Un amateur de Paella,
Petit cousin de Ratatouille !
Il faut savoir que ce rongeur,
Qui passait sa vie en vadrouille
Aimait faire le joli cœur…
Et se doublait d’une fripouille.
Pour la dépouiller de son or
Devant Gribouille il s’agenouille
Et lui dit qu’elle est son trésor,
La cajole, la tripatouille.
Il veut l’emmener en bateau…
Là, Gribouille est morte de trouille,
Alors, Le rat prend un... râteau
Et doit s’en retourner bredouille.
Moralité :
C’est ainsi que notre souillon
Que l’on prenait pour une andouille,
A su, ce pauvre grand couillon,
L’envoyer "galerie J’farfouille".
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Poème inspiré par celui de Fabrice Néo : "Mets ta belle robe"
Au milieu d’une chambre, en son univers gris,
Une femme est debout, ses bras sont amaigris,
Elle regarde au loin par la fenêtre ouverte
Le ciel trop bleu pour elle et la forêt trop verte.
La vie, à cet enfant, ne fait pas de cadeau :
Sur son dos elle porte un bien trop lourd fardeau
Qui risque, avec le temps, de lui briser l’échine
Et l’on voit dans ses yeux qu’un mal-être la mine,
Son esprit ne sait plus ce que veut dire espoir,
Chaque jour qui se lève est un autre devoir ;
Elle est si jeune encore et se sent déjà vieille,
Il faut pourtant si peu pour qu’un cœur se réveille.
Et lui, pauvre Pierrot, voudrait pouvoir l’aider,
La prendre par la main, l’apaiser, la guider,
Donner à Colombine un goût simple de vivre,
Tourner enfin la page, ouvrir un nouveau livre.
Oui, mais que peut-il faire en un moment pareil
Pour chasser son chagrin ? Lui donner un conseil ?
Il est devant sa feuille, impuissant et sans arme,
Et sur le papier blanc, pour lors, coule une larme.
Et sa plume se met brusquement à courir,
Et voilà que les mots commencent à fleurir,
S’entrelacent en vers, composent un poème
Où chaque rime éclate en un vibrant « je t’aime ».
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La nature a son air mutin,
Le tout premier papillon vole,
Le narcisse ouvre sa corolle
Pour fêter l’éveil du matin.
Au loin, s’entend l’âne Martin
Qui nous chante une carmagnole
Avec sa voix de casserole :
Il réclame son picotin !
Pour l’expression orchestrale,
S’est réunie une chorale,
Maître Corbeau donne le la.
Fini le froid, fini le givre,
C’est le printemps, tout va revivre.
L’hiver est mort : Avril est là !
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Tes cheveux sont l’hiver qui recouvre de neige
Les sillons qu’a creusés le passé sacrilège
Et qu’appose à ton front, le temps, jour après jour,
Comme on entaille un tronc des traits de notre amour.
Tes mains sont la douceur, la paix du vent d’automne,
L’intarissable puits des caresses que donne
Pour le réconforter, la mère à son enfant,
Ou, pour le cajoler, la femme à son amant.
Ton regard a gardé l’éclat de la lumière
De ces matins d’été, lorsque, sur ta paupière,
Je posais un baiser et que tu t’éveillais
Pour m’offrir le velours des fruits que je cueillais.
Ton sourire est toujours celui de ta jeunesse,
De ton printemps, lorsqu'on se fit une promesse ;
Ce serment, aujourd’hui, malgré quatre saisons,
Les yeux au fond des yeux, nous nous le refaisons.
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Cousine
Je vais vous raconter ce qui m’est arrivé,
Je n’ai rien inventé, rien n’est enjolivé,
Je peux le garantir, l’histoire est véridique ;
Peut-être que certains trouveront ça comique.
Nous étions en avril, dimanche s’achevait,
Le temps était maussade : au dehors, il pleuvait
Et nous étions tous deux dans l’arrière-cuisine,
Assis à papoter. T’en souviens-tu, Cousine ?
Lorsque ma main glissa par-dessous ton jupon,
Tu me dis, rosissant : « Holà, petit fripon ! » ;
Voulant me retirer, de la tienne, menue,
Bien loin de protester, toi, tu l’as retenue,
Ensuite, m’emmenant dans un hôtel discret,
Tu me fis entrer dans ton jardinet secret ;
Je vis que, des semis, tu étais une experte
Alors que j’en faisais céans la découverte.
Bien sûr, ce n’était pas ton tout premier émoi
Car tu comptais au moins dix ans de plus que moi !
Forcément, c’est toujours après coup que l’on pense
A tout ce qui pourrait en être conséquence.
« Craindrais-tu, mon Cousin, d’avoir pris ma vertu ?
Ne t’inquiète pas, tu sais bien… », me dis-tu,
T’amusant de ma mine un peu contrariée,
« Que voilà près d’un an, je me suis mariée ! »
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